La CEO du PMU sur le départ ; Le double discours des casinos français
Départ de Mme Malecaze-Doublet prévu pour septembre, Analyse : le double discours des casinos français sur la régulation des casinos en ligne
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Des conflits répétés avec Le Trot français pèsent sur la décision d’Emmanuelle Malecaze-Doublet de quitter le PMU
Casino en ligne : le double discours du syndicat des Casinos de France
Revue des casinos britanniques, la guerre des mots continue au Québec
News en bref : Pays-Bas, Gambling.com, Flutter
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La CEO du PMU va mettre fin à un mandat peu satisfaisant en septembre
La décision ne surprend pas car Le Trot est opposé à la CEO depuis un certain temps déjà
Sur le départ : Emmanuelle Malecaze-Doublet va quitter son poste de CEO du PMU en septembre suite à la détérioration de ses relations avec la Société d'encouragement du trotteur français (SETF ou le Trot), l'un des deux organismes de tutelle de l'opérateur français de paris hippiques. Elle rejoindra Galileo Global Education, l'un des principaux fournisseurs de services d'enseignement privé, en tant que CEO.
La décision de Mme Malecaze-Doublet n'est pas une surprise après une période prolongée de briefing hostile de la part du Trot, mais la situation est compliquée par des tensions entre la SETF et France Galop, l'autre maison mère du PMU, qui la soutient. Les deux groupes détiennent 95% des droits de vote de l'opérateur.
En 2024 le PMU a enregistré une baisse de 2% de son PBJ à €1.7Md, bien que le nombre de joueurs ait augmenté de 6% à 3,5 millions, la dernière fois que de tels niveaux avaient été atteints remonte à 2019 avant la pandémie.
D'un point de vue stratégique, le groupe a lancé un appel d'offres pour évaluer de nouveaux fournisseurs de paris sportifs en ligne. Il propose des paris sportifs à cote fixe via un accord avec OpenBet et géré par Paddy Power B2B depuis 2010.
Aux courses
Les chiffres du PMU comprennent ses activités de paris terrestres et en ligne, mais les chiffres du rapport 2024 de l'Autorité Nationale des Jeux révèlent que pour l'ensemble des courses hippiques françaises en ligne (c'est-à-dire les chiffres en ligne du PMU et ceux de concurrents numériques tels ZEturf/FDJ ou Betclic), les enjeux ont augmenté de 3,6% à €1.5Md en 2024 et le PBJ du segment a augmenté de 1,5% à €339m.
Appel aux jeunes et aux femmes : les données de l'ANJ indiquent également que les campagnes de marketing des opérateurs ont eu du succès auprès des jeunes joueurs et des femmes : la catégorie d'âge qui a connu la plus forte croissance est celle des 18-25 ans, avec +6,2% en 2024, le nombre de personnes âgées de 55 ans et plus a augmenté de 5,2%.
L’ANJ a déclaré : “La progression chez les 18-25 ans laisse à penser que le marketing des opérateurs porte ses fruits, en particulier chez les parieurs masculins (+7% de croissance contre +1,7% pour les parieuses de la même tranche d'âge. La croissance du nombre de parieuses entre 2023 et 2024 est légèrement supérieure à celle du nombre de parieurs : (+4% contre +2,6%), un mouvement porté par la catégorie d’âge des 55 ans et plus.”
De plus, les enjeux dans les points de vente physiques du PMU ont diminué au cours de chaque trimestre de 2024, tandis que l'évolution en ligne a été plus variée mais généralement positive, en partie grâce aux ventes croisées issues des paris sportifs et à un réseau de vente mature et cinq fois plus grand que son homologue en ligne.
Mises en points de vente et en ligne
(Vert foncé: mises en dur, vert clair: mises en ligne)
Mauvais sang
Arrivée en 2022 en provenance du cabinet de conseil McKinsey, Mme Malecaze-Doublet avait pour mission de redynamiser le PMU, qui a beaucoup souffert durant la crise du COVID et cherche à rajeunir sa clientèle et à moderniser son offre en mettant l'accent sur ses activités numériques.
Cependant, son mandat a été marqué par l'immobilisme et des désaccords persistants entre ses équipes et le Trot qui ont éclaté au grand jour ces derniers mois. Fin 2024, le président de la SETF, Jean-Pierre Barjon, a exprimé des doutes sur les performances du PMU et, dans son discours de Nouvel An, a appelé à une refonte radicale de ses objectifs et directions.
En avril, le Trot a refusé d’approuver les comptes 2024 du PMU, invoquant des doutes sur les chiffres et commentant sur la gouvernance du groupe. Officiellement, il ne visait pas à remplacer Mme Malecaze-Doublet, mais selon des sources du secteur c'était bien son intention. Un rapport de l'Inspection générale des finances sur les comptes de PMU est attendu cet été.
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Analyse : le double discours des casinos français
Casinos de France a un rôle clé concernant la régulation iCasino et garde ses options ouvertes
Difficile à déchiffrer : les casinos terrestres français ont consolidé leur position de lobbying au cours des six derniers mois et sont susceptibles de décider, ou du moins de jouer un rôle majeur, dans toute mise en œuvre de réglementation des casinos en ligne en France. Toutefois, malgré toutes les discussions et spéculations sur le sujet, les déclarations de Casinos de France, le principal organe professionnel du pays, peuvent laisser les auditeurs perplexes quant à sa position exacte sur la question.
Pas d'appétit : lors de l'assemblée générale de CdF qui s'est tenue la semaine dernière, ses dirigeants ont expliqué que les casinos constituaient des liens culturels et sociaux essentiels pour les villes françaises d'un bout à l'autre du pays, mais ils n'ont pas semblé vouloir réglementer les casinos en ligne.
Ouvrant les débats, Philippe Sueur, maire d'Enghien-les-Bains, où opère un casino Barrière phare et où se tenait l'évènement, a félicité le syndicat pour son travail sur l'abrogation de l'amendement du gouvernement Barnier d'octobre visant à réglementer les casinos numériques.
“Le rôle culturel des casinos est très important et ne peut être remplacé par un casino en ligne. C'est pourquoi nous nous sommes opposés à Bercy sur la réglementation des casinos en ligne,” a-t-il déclaré.
Une autre cadre a ajouté que les 60,000 emplois créés par le secteur en France ne pouvaient être “dématérialisés ou délocalisés” et qu'il était vital qu'ils soient soutenus par le gouvernement.
Discussions parallèles
Malgré ces déclarations, certains reconnaissent que la situation actuelle, où le segment n'est pas légal mais où un vaste marché illégal opère en France, n'est pas tenable. Un contact a déclaré à G&Co que la question avait atteint un tel stade que “la politique de l'autruche” n'était plus viable et qu'il fallait s'y attaquer.
Politique n'co : Sur le plan politique, Grégory Rabuel, Président de CdF et CEO du Groupe Barrière, a reconnu qu'il était plus facile d'obtenir le soutien de députés que par le passé, mais a également déploré ce qu'il considère comme un manque général de soutien politique.
Néanmoins, avec l'aide de centaines de maires et de députés, CdF et M. Rabuel ont organisé avec succès un fight back contre l'amendement d'octobre sur les casinos en ligne, qu'il a décrit comme “un accord de coin de table” conclu entre quelques partis intéressés.
En termes de taxation, le gouvernement a augmenté les cotisations sociales des casinos français de 11,2% à 11,9%, mais ceux-ci ont également évité le sort des bookmakers en ligne, dont les taxes sur le PBJ vont atteindre presque 60% à partir de juillet. Ce résultat a été obtenu grâce à des “discussions budgétaires constructives” que CdF a tenu avec les législateurs. Comme l'a remarqué un observateur de l’industrie, “d'autres secteurs seraient heureux de recevoir ne serait-ce qu'une fraction de ce soutien”.
Trompe l'œil : entre temps, l'Association française du jeu en ligne (AFJEL) a déclaré que la forte croissance du pari sportif en 2024 était due à des événements majeurs tels l'Euro 2024 et les JO de Paris et que la part de marché des opérateurs numériques n'était que de 20% en France, contre 39% dans d'autres marchés européens.
Discours territorial : si elle a tenu à rappeler qu’elle a contribué €1.4Md de recettes fiscales en 2024, l'AFJEL a également mis en avant sa présence territoriale et les emplois qui en découlent, à l'instar de CdF. Elle a aussi rappelé que les opérateurs français sont des acteurs technologiques de premier plan qui emploient environ 11,200 salariés, un emploi créant 4,7 emplois en France.
Nicolas Béraud, Président de l'AFJEL, a déclaré qu'il était “urgent de relancer la concertation sur la régularisation du casino en ligne et de rétablir des conditions équitables pour l’équilibre des filières”.
Il a ajouté que la dynamique de l'industrie en ligne avait été “dopée par un calendrier sportif exceptionnel”, mais que c’était “une croissance en trompe l’oeil” et que “la hausse drastique de la fiscalité en 2025 menacera la viabilité d’entreprises stratégiques pendant que la concurrence déloyale des sites illégaux en sera davantage renforcée”.
Tiré à gauche et à droite
En ce qui concerne le soutien ou non de CdF à la réglementation des casinos en ligne, on a souvent l'impression qu'il y est opposé, même s’il n’en fait jamais clairement état. Cependant, une telle posture peut aussi être interprétée comme : ne pas soutenir ouvertement de la légalisation, mais, si cela devait se produire, CdF mettra toutes ses ressources en œuvre pour garantir l'adoption de son projet JADE. Cela dit, dans un tel contexte il est aussi important de rappeler que “François Bayrou n’est pas pro-gambling”, selon de nombreux contacts.
M. Rabuel a également déclaré qu'avec le report des comités de travail qui devaient déterminer le cadre réglementaire des casinos en ligne en janvier, le moment était venu de discuter avec le gouvernement “dans le calme” afin d'éviter “le psychodrame” que l'amendement d'octobre dernier avait provoqué.
Il a également rappelé que “CdF n'est pas opposé à la modernisation” (sous la forme d’une réglementation iCasino), mais qu'il continuerait à défendre son projet JADE. En outre, bien qu'il n'y ait pas de calendrier, il plaiderait en faveur de l'exploitation de casinos en ligne par ses membres et “clarifiera JADE pour les autorités, car elles doivent être en mesure de comprendre comment cela fonctionnerait d'un point de vue technique”. Selon certaines sources, il s'agirait de “mettre de la chair sur les os” du projet.
Zapping : M. Rabuel a également fait l'écho des propos de Stéphane Pallez, CEO de FDJ United, lorsqu'il a remarqué que la légalisation du segment ne serait pas une solution miracle pour canaliser les joueurs vers des sites légaux. “Je vous rappelle que dans tous les pays européens où les jeux d'argent (casino) en ligne ont été légalisés, il y a encore 30% à 60% de jeux en ligne illégaux,” a-t-il déclaré.
Néanmoins, il est toujours préférable d'être prêt à toutes les éventualités et CdF n'a pas l'intention d'être à nouveau surpris par les événements.
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Pour en savoir plus, visitez www.playngo.com.
Le Royaume-Uni publie ses propositions de modernisation de ses casinos
Les réformes du nombre de machines font partie de mises à jour de lois datant de 2005 et 1968
Machine love : le Ministère britannique de la culture, des médias et des sports (DCMS) a publié ses propositions de changements réglementaires pour les casinos du pays, afin d’étayer la Gambling Review entreprise par le gouvernement en 2023. Ces modifications visent à moderniser les opérations des casinos en mettant à jour les dispositions obsolètes des Gambling Acts de 2005 et de 1968.
Les principales réformes demandées par les opérateurs comprennent l'augmentation de droits sur les machines de jeu, un nouveau ratio machine/table de jeux, l'autorisation des paris sportifs, l'assouplissement des règles d'adhésion et la simplification de l'octroi des licences.
Une des propositions vise à autoriser les casinos reconvertis à posséder jusqu'à 80 machines à sous, sous réserve de la taille de l'établissement et du ratio entre le nombre de machines et de tables. Elle prévoit un système à plusieurs niveaux et des plafonds partagés pour les casinos situés au même endroit.
Il est également demandé aux établissements qui adoptent de nouveaux droits de soumettre des plans actualisés indiquant les zones de jeu machines/jeux de table. Ces changements ne nécessitent pas d'évaluation d'impact et seront mis en œuvre par le biais de législation secondaire.
Le gouvernement soutient la réforme, mais aucun calendrier n'a été fixé pour sa mise en œuvre et des mises à jour sont attendues avant la fin de l'année.
La guerre des mots continue au Québec
Loto-Québec refuse de considérer la réglementation des jeux et paris en ligne dans la province
À peine la moitié : la Coalition québécoise du jeu en ligne a une fois de plus critiqué la réglementation en vigueur dans la Belle Province. Gaming News Canada rapporte les commentaires d’Ariane Gauthier, porte-parole de la CQJL, qui a déclaré que Loto-Québec n'atteignait, “au mieux, que 50% des joueurs en ligne du Québec”.
Mme Gauthier a ajouté : “Cela a été confirmé par son président, Jean-François Bergeron, lors des prévisions budgétaires de Loto-Québec (le 9 mai). Simultanément, le ministre des Finances, Éric Girard, a reconnu que le gouvernement n'avait aucun moyen légal de faire respecter le monopole en ligne de Loto-Québec.”
Elle a déclaré que le modèle était “clairement défaillant” et a demandé comment le gouvernement pouvait “justifier la protection d'un seul joueur en ligne sur deux alors qu'en Ontario, l'ouverture du marché aux opérateurs privés a permis à 83,7% des activités de jeu en ligne de se dérouler dans un environnement réglementé”.
La CQJL comprend des opérateurs tels Bet99, DraftKings et FanDuel et sa guerre des mots avec Loto-Québec dure depuis presque deux ans. Le monopole de la province et le ministre des Finances Girard continuent de rejeter l'idée d'une réglementation des jeux d'argent en ligne dans la juridiction.
L'Alberta a quant à elle procédé à une troisième lecture de son iGaming Alberta Act et il ne manque plus que la sanction royale du lieutenant-gouverneur Salma Lakhani pour qu'il devienne loi. Le lancement d'un secteur régulé dans la province est prévu pour le début de l'année 2026.
News en bref
Le gouvernement néerlandais ne va pas privatiser sa loterie nationale Nederlandse Loterij, ainsi que Holland Casino. Il a déclaré que cette privatisation “n'est pas faisable et proportionnée” et qu'elle “n'est pas conforme à sa vision des jeux d'argent”, car elle présenterait des risques aux citoyens sans protection contre les dommages causés par les jeux d'argent. Les autorités ont déclaré qu'elles pourraient étudier la privatisation à l'avenir.
Les revenus T1 de Gambling.com ont augmenté de 39% sur 2024 et atteint le chiffre record de $41m, grâce notamment à 138,000 nouveaux clients dépositaires (+29%), aux clients du groupe au cours du trimestre. Sa division marketing a vu ses revenus augmenter de 13% à $31m et ses services de données sportives ont augmenté leurs revenus de 405% à presque $10m grâce aux acquisitions d’OddsJam et OpticOdds.
L'EBITDA ajusté a augmenté de 56% à $15.9m, équivalent à des marges de 39%. Le groupe a réitéré ses prévisions de revenus et d'EBITDA ajusté 2025 à $170m-$174m et $67m-$69m, reflétant une croissance annuelle respective de 35% et 40%. Le CEO du groupe Charles Gillespie a déclaré : “Chaque jour, nous nous rapprochons de notre objectif de générer €100m d'EBITDA ajusté annuel.”
Flutter a finalisé l'acquisition de 56% de l'opérateur brésilien NSX Group, qui exploite la marque Betnacional, pour $350m, et va le fusionner avec sa marque Betfair Brésil. La société cotée à New York a une option pour acquérir la totalité du groupe dans les cinq à 10 prochaines années et espère que cela l'aidera à se redresser dans le pays, où elle a enregistré une baisse de 44% de ses revenus brésiliens lors du T1. Fluter a déclaré que Bernacional va enregistrer une perte d’EBITDA ajusté de $70m en 2025, mais ajoutera $220m en revenus au groupe.
La conférence Gaming in Spain 2025 aura lieu le 26 juin à Madrid et est l'événement où se rencontrent les acteurs internationaux et nationaux du marché régulé des jeux en ligne en Espagne. Cette année, Mikel Arana, directeur général de la DGOJ, sera le speaker principal de la conférence. Outre l'accent mis sur le marché espagnol, Gaming in Spain proposera également des sessions et des intervenants issus des marchés les plus prometteurs de la région LATAM.
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Calendrier
Résultats: 16 mai : Codere Online, 21 mai : Better collective
Evènements: 23 mai : déjeuner seminaire de la Swedish Trade Association for Online Gambling, Stockholm, 10-12 juin : SBC Summit Malta, 5 juin : Gaming in Holland, Amsterdam, 26 juin: Gaming in Spain, Madrid
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