Régulation iCasino française - les acteurs en lice
Régulation iCasino France, Betsson achète Betfirst et accord Partouche, régulation pub Belgique/Pays-Bas, coalition jeu en ligne Québec.
Bonjour, à l’affiche de Gaming and Co aujourd’hui :
Régulation iCasino française - les grandes lignes se profilent
Belgique : Betsson achète Betfirst, accord avec Partouche
Interdits publicitaires en Belgique et aux Pays-Bas
Nouvelle coalition du jeu en ligne au Québec
International : IGT à vendre, Entain-STS Poland, OpenBet-Neccton
Régulation du casino en ligne, les acteurs en lice
Le député Philippe Latombe a déposé un projet de loi visant à réguler les casinos en ligne en France d’ici la fin 2024, les acteurs du marché travaillent vers une nouvelle législation.
Premier jet : Le projet de M. Latombe (Renaissance) a été déposé à la fin du mois de mai et énonce les premiers paramètres concernant une possible régulation du segment en France.
Le texte exprime le souhait que le casino en ligne soit régulé “en s’appuyant sur les sociétés de fourniture et de maintenance (SFM)”, afin de “proposer des jeux en ligne grâce à l’extension par voie électronique de l’accès aux jeux présents dans les casinos physiques”.
Agréées par le Ministère de l’Intérieur, les SFM sont des centrales d’achats permettant la distribution et la maintenance de machines à sous et autres équipements de jeux pour les casinos terrestres français.
Les casinotiers doivent passer par ces SFM pour tout achat de machines de casino.
Rôles majeurs : Cependant les autres interlocuteurs importants du secteur s'attendent aussi à jouer un rôle important dans ces débats.
Parmi eux on retrouve le Syndicat des Casinos de France, l'Association des Casinos Indépendants de France ainsi que les opérateurs en ligne membres de l’Association Française des Jeux en Ligne.
ANJ à l’étude : L’Autorité Nationale des Jeux est aussi active sur le projet et a confirmé à Gaming and Co qu’afin de “lutter de manière encore plus efficiente (contre les opérateurs illégaux) et le cas échéant étayer son avis sur des propositions d’évolution du cadre existant”, elle a commandé “une étude quantitative et qualitative très complète sur l’état de l’offre illégale” en France.
Les résultats sont attendus cet été vers la fin juillet. Ils permettront “d’avoir une estimation plus fine de la taille du marché et de mieux connaître à la fois les offres et leurs mécaniques ainsi que les pratiques des joueurs”, a précisé L’ANJ.
Au black : Le nombre de casinos en ligne opérant de manière illégale en France s’est multiplié depuis la régulation des jeux et paris sportifs en ligne en 2010. S’il est difficile voire impossible de connaître les revenus de ces opérateurs, selon l’ANJ entre 1.4 et 2.2 millions de joueurs français se rendent sur ces sites.
Modalités : Le projet de loi de M. Latombe préconise un moratoire de cinq ans “permettant aux acteurs nationaux de se développer dans des conditions économiques sereines avant une ouverture totale prévue au 1er janvier 2030”.
Un tel embargo permettrait aux groupes français de “faire face à la concurrence d’acteurs étrangers souvent de taille mondiale”.
Cette “régulation asymétrique” leur permettrait de “confronter une compétition dynamique” de la part “(d’)acteurs surpuissants opérant de longue date sur le reste du territoire européen”, précise le texte du projet de loi.
Betsson rachète Betfirst, partenariat Partouche
Premier pari : Le groupe suédois a racheté l’opérateur belge Betfirst pour €120m et signé un accord avec le Groupe Partouche afin d'accéder au marché du casino en ligne belge.
Betsson paiera €117m d’avance et €3m seront payables si Betfirst atteint certains objectifs. L'acquisition devrait être finalisée vers le 5 juillet.
Betfirst est un opérateur de paris sportifs et jeux en ligne et opère 450 points de vente en Belgique et a enregistré un revenu net des jeux de €51m et un EBITDA ajusté de €10m en 2022.
Betsson continuera à exploiter l'activité des paris sportifs du groupe tout en explorant des synergies potentielles.
Accord Partouche : Le partenariat avec le Groupe Partouche verra Betsson tout d’abord viser la Belgique dans le but de se lancer cette année, avec possibilité de s'étendre sur d'autres marchés régulés.
Pour Pontus Lindwall, directeur général et président de Betsson, les deux accords fourniront un accès "critique" au marché belge.
"Nous sommes très enthousiasmés à l'idée d'entrer sur le marché belge avec le Groupe Partouche et voyons une forte complémentarité stratégique avec l'acquisition de Betfirst."
Année record : Pour Betsson, les deux accords font suite à ce que M. Lindwall a décrit comme étant la "meilleure année" du groupe en 2022. Son chiffre d'affaires a augmenté de 18% et atteint €777m et son EBITDA a grimpé de 12% à €172m.
Le secteur des jeux en ligne belge a enregistré un revenu brut de €813m en 2022, le segment du iCasino a généré €359m du total. Les machines à sous en ligne ont généré €238m et les sites de paris sportifs €216m.
En 2022 les opérateurs terrestres ont généré €397m en revenus bruts pour un montant total sectoriel de €1.2Md.
Résultats Partouche T2: Le PBJ du groupe français a augmenté de 14% et atteint €169m au T2, après prélèvements le produit net des jeux (PNJ) a progressé de 12% à €79m. Globalement le chiffre d’affaires au T2 a augmenté de 11% et atteint €99m.
Le PBJ issu du marché français était en hausse de 14% (€152m), le niveau de fréquentation de ses établissements en France a grimpé de 18%. Le PBJ des machines à sous a affiché une hausse de 10% à €121.5m.
À l'international, le PBJ était en hausse de 18% à €17m, “les jeux online suisses continuent leur montée en puissance de 24%”, a déclaré le groupe.
Sur la période des six mois jusqu'à fin avril, le CA du groupe a augmenté de 15% à €216m, tout comme le PNJ qui a atteint €176m, “confirmant le dynamisme retrouvé de l’activité depuis la fin de la crise Covid”, a déclaré Partouche.
Stop pub : Belgique et Pays-Bas
Les arrêtés belge et néerlandais limitant fortement la publicité pour les jeux de hasard entrent en vigueur à partir du 1er juillet.
Strict contexte : Dans les deux pays la nouvelle réglementation interdira les principales formes de publicité pour les jeux de hasard ; ou les autorisera dans un contexte strictement défini.
Les formes de publicité suivantes seront interdites :
à la télévision, à la radio et dans les lieux publics, en ligne (bannière et vidéo) et sur les plateformes de réseaux sociaux,
dans les magazines ainsi que la publicité personnalisée par email, poste ou SMS.
Interdit de sport : En Belgique le sponsoring sportif sera interdit à partir de janvier 2025 et à partir de juillet 2025 pour les Pays-Bas.
Les maillots de clubs sportifs belges pourront arborer un logo avec un nom d’opérateur mais sans slogan jusqu’à fin 2027 afin de respecter les contrats en cours.
La surface de ces ‘patches’ ne devra pas dépasser les 75cm² (7.5cm x 10cm) ou se trouver sur la partie avant du maillot.
Les clubs amateurs pourront continuer de bénéficier de sponsoring sur une surface maximale de 50cm². Selon le journal officiel belge, les joueurs professionnels sont des modèles pour les adolescents et leurs clubs ont une visibilité beaucoup plus grande que les clubs amateurs.
CQFD par la CQJL
Appel à la régulation : Une nouvelle coalition du jeu en ligne a appelé à ce que le Québec régule son secteur des jeux et paris sportifs en ligne pour que ses membres puissent concurrencer ouvertement avec le monopole de Loto-Québec.
La Coalition québécoise du jeu en ligne (CQJL) regroupe des opérateurs tels Bet99 et Betway ainsi que les leaders du marché américain FanDuel et DraftKings.
Tous sont actifs de longue date sur le marché canadien, dans l’Ontario sous licence et de manière ouverte dans les autres provinces.
There is a place in Ontario : Basant en grande partie ses arguments sur l’évolution réglementaire qui a eu lieu dans l’Ontario depuis avril 2022, une porte-parole de la CQJL a déclaré que la régulation du secteur dans l’Ontario a généré CA$380m en revenus pour la province et que le Québec pourrait bénéficier de revenus atteignant CA$231m s’il suivait la même voie.
Loto-Québec le voit d’un autre œil : La loterie québécoise a déclaré au Journal de Montréal : “Au Québec, il n’y a pas d’ambiguïté, si ce n’est pas Loto-Québec, ce n’est pas légal. Loto-Québec est la seule à pouvoir opérer un site de pari sportif et de casino en ligne 100% légal au Québec.”
A l’heure actuelle nombre d'opérateurs privés promeuvent leurs produits ouvertement aux joueurs québécois.
Selon une étude de la CQJL, 71% des québécois pensent que leur gouvernement ne peut bloquer les opérateurs privés et 66% d’entre eux sont favorables à une réglementation établissant un système de licences et de taxes.
La France sous influence
Etablir les liens : Suite à la promulgation de la loi sur les influenceurs sociaux en France, toute personne opérant sur les réseaux sociaux et faisant la promotion “de biens, de services ou d'une cause quelconque” devra désormais faire état de liens commerciaux avec ses sponsors par la mention explicite des termes “Publicité” ou “Collaboration commerciale”.
La loi a été promulguée le 10 juin et note que la mention des termes commerciaux devra être “claire, lisible et identifiable sur l'image ou sur la vidéo, sous tous les formats, durant l'intégralité de la promotion”.
Omission coûteuse : L'absence de ces informations constituera “une pratique commerciale trompeuse par omission” et sera passible de deux ans de prison et d’une amende de €300,000.
La loi s’applique aussi aux images, toute modification devra être accompagnée de la mention “Images retouchées” et “Images virtuelles” en cas d'utilisation d'intelligence artificielle.
IGT à vendre
Le fournisseur américain de machines de casino IGT a mis en vente sa filiale de machines de casino et sa branche Play Digital afin de se concentrer sur ses activités de loterie.
Selon le cabinet Eilers & Krejcik, la filiale casino en ligne de IGT compte pour 17% du PBJ du segment aux Etats-Unis et est deuxième derrière Evolution, le leader incontesté du live casino. Light & Wonder (ex-Scientific Games) est troisième aux US avec 16% de part.
Rappelons que IGT a racheté le développeur de jeux de casino iSoftBet en 2022, celui-ci était lié au Groupe NetBet.
En termes de paris sportifs, il est peu probable que les clients américains de IGT veuillent reprendre la filiale. Potentiellement cela laisserait le champ libre à ses clients européens, tels la Loterie Nationale Belge, OPAP en Grèce ou Lottomatica en Italie.
Entain-STS Poland
Entain, la maison mère de bwin, Sportingbet ou encore Ladbrokes a racheté le leader polonais des paris sportifs STS Poland pour €750m.
L’opération s’est faite par l'intermédiaire de la filiale Entain Central and Eastern Europe (CEE) établie en 2022 en partenariat avec le groupe d’investissement tchèque EMMA Capital.
Pour rappel, Entain a créé la joint venture Entain CEE avec EMMA Capital suite à son acquisition de 75% du bookmaker croate Super Sport pour €690m en 2022.
OpenBet-Neccton
Le fournisseur de plateforme de paris sportifs OpenBet a racheté Neccton, un spécialiste du jeu responsable et de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Le DG d’OpenBet Jordan Levin a déclaré l’opération était très “complémentaire” pour OpenBet et qu’en 2022 les opérateurs avaient déboursé près de $250m en amendes liées à des failles de jeu responsable et de lutte contre la fraude financière. Le montent de la transaction n’a pas été révélé.
OpenBet fait partie de Endeavor Holdings, qui compte aussi le fournisseur de data de paris sportifs IMG Arena.
Brèves
Le PMU a recruté Olivier Pribile en tant que directeur marketing et produits. M. Pribile a passé 12 ans à la Française des Jeux et arrive au moment où le groupe hippique lance son plan de relance 2023-25.
La Securities and Exchange Commission n’a pu obtenir le gel des avoirs de Binance US, la filiale américaine du géant de la bourse des crypto-monnaies.
À lire
Le groupe média anglo-saxon The Guardian interdit toute publicité liée aux jeux et paris sportifs.
Calendrier
27 juin : Partouche 1er semestre
27 juillet : FDJ 1er semestre
Contact
Contactez Jake Pollard (jake@gamingandco.info) pour toute information éditoriale ou commerciale.