De Loto Foot à Bet Builder, l'évolution des paris sportifs
Évolution des paris sportifs, rapport ANJ marketing 2024, Winamax rejoint DSWV, Richard Flint nouveau CEO d'Entain ?
Bonjour, sur Gaming & Co aujourd’hui :
Si Bet Builder est le produit phare du secteur en 2024, Olivier Kaplan analyse l’évolution des paris sportifs au cours des 25 dernières années.
L’Autorité Nationale des Jeux a révélé que les budgets marketing augmenteraient de 14% en 2024 et a appelé le secteur à être responsable lors de ses campagnes publicitaires.
Winamax a joint le syndicat allemand des paris sportifs DSWV.
News en bref: Richard Flint sera-t-il le nouveau CEO d’Entain ?
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Paris sportifs : de Loto Foot à Bet Builder (Part 1)
Alors que Bet Builder est le produit phare du secteur en 2024, Olivier Kaplan, longtemps expert en paris sportifs en ligne et fort de son expérience de plus de 25 ans à la Française des Jeux et chez Betclic, raconte et analyse l’évolution des paris sportifs au cours de ce dernier quart de siècle.
En pleine construction : depuis bientôt 10 ans, la très grande majorité des opérateurs sont prêts à vendre leur âme au plus offrant afin de pouvoir proposer un produit Bet Builder.
Mais, s’il fait le bonheur d’un grand nombre d’opérateurs, notamment aux Etats-Unis où il permet de générer des marges substantielles comparées à celles des paris simples (en moyenne, 15% contre 5% respectivement), Bet Builder est-il une fin en soi ?
A-t-on atteint le ’produit ultime’ et à quoi peut-on s’attendre en termes de nouveaux produits de la part du secteur ?
Pour mieux comprendre la position et l’importance de Bet Builder sur le marché, revenons en arrière et jetons un œil aux évolutions successives du produit de paris sportifs qui nous ont amenés au produit actuel tel qu’il existe.
De la grille 1X2 au pari à cotes fixes
Grille de départ : à la fin des années 90, le seul moyen de parier sur le sport était de remplir une grille regroupant des rencontres de football (essentiellement) en pronostiquant l’issue générale du match. Quel que soit le nombre de matchs sur lesquels pronostiquer, il fallait trouver le choix gagnant entre 1, X (ou N) et 2. On parle alors de jeu de répartition ou de pool betting/pari mutuel.
Difficile et rémunérateur : En France, ce produit était incarné par le Loto Foot de la Française des Jeux, évolution somme toute légère de l’emblématique Loto Sportif, jeu basique mais ô combien difficile et de ce fait rémunérateur (quand on avait la chance de gagner en ayant risqué au moins LA surprise du jour).
Joueurs déçus : du coup, les joueurs étaient déçus ; soit parce qu’ils ne gagnaient jamais, soit parce que quand ils gagnaient, on parlait de sommes dérisoires car les résultats étaient logiques, que tous les favoris avaient gagné et qu’une fois le partage effectué entre tous les gagnants de même rang, le gain unitaire était toujours décevant.
C’est la résultante d’un jeu qui mêle expertise et répartition des gains : soit il y a des surprises et vous ne les avez pas anticipées, soit il n’y en a pas et tous les autres joueurs gagnent et partagent les gains avec vous.
Ce que souhaitaient les joueurs…
Unanimes : tous les résultats d’études joueurs allaient dans le même sens, à savoir le besoin d’un jeu de paris sportifs accordant plus de liberté aux parieurs, en permettant à la fois de gagner un peu mais régulièrement (ou beaucoup mais avec un risque accru), mais aussi de pouvoir choisir les événements sur lesquels parier.
Les années 90 ont donc vu l’arrivée des paris à cotes fixes ; en France, Cote & Match a été lancé par la FDJ début 2003 simultanément dans le réseau physique et sur Internet.
Cette offre a immédiatement rencontré son public et, si elle était assez limitée dans un premier temps avec surtout du football et du 1X2, elle s’est assez vite diversifiée grâce à l’enrichissement de l’expertise en interne, aux évolutions technologiques, à travers d’autres sports et d’autres types de paris, et surtout une gamme de rencontres de plus en plus grande.
Ce que souhaitaient les opérateurs…
Paris combinés et paris à forte marge : si le concept de pari simple 1X2 intéresse encore aujourd’hui les joueurs par sa facilité et sa simplicité, les marges pour les opérateurs sont relativement limitées.
Un pari à trois choix sur des matchs de football ne permet pas d’assurer une marge opérationnelle suffisante pour un opérateur, devenant trop dépendant des résultats sportifs dans un sport où les favoris gagnent quand même la plupart du temps.
Pour ce faire, deux axes majeurs ont alors été suivis afin de permettre aux opérateurs de mieux maîtriser leurs marges, en-dehors de la pure gestion de cotes, et donc en théorie d’atteindre le stade où ils peuvent prédire de manière plus fine leurs taux de marges.
Olivier Kaplan est consultant en transformation digitale chez eXalt et débuté sa carrière avec la Française des Jeux en 1994 avant de rejoindre Betclic en 2008. Retrouvez la deuxième partie de cette série la semaine prochaine, où Olivier expliquera comment le nombre de sélections des parieurs et la diversification des offres ont influé sur les stratégies (et les marges) des opérateurs.
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Marketing 2024 : Euro et JO en points de mire
Alors que le l’ANJ se prépare à dévoiler son plan stratégique 2024 à la fin du mois, l’Autorité appelle le secteur à être responsable lors de ses campagnes publicitaires.
Tubes de l’été : les budgets promotionnels des opérateurs de jeux et paris sportifs en ligne français vont augmenter de 14% sur base annuelle et atteindre €670m en 2024 et 30% du chiffre total sera alloué entre mai et juillet afin de coïncider avec l’Euro 2024 de football et les Jeux Olympiques de Paris.
Les chiffres, publiés par l'Autorité Nationale des Jeux suite à son analyse annuelle des stratégies publicitaires des opérateurs, ont aussi révélé qu’à 59% des investissements, les bonus et autres gratifications financières sont les éléments marketing les plus importants pour les opérateurs.
Manne digitale : les canaux numériques recevront presque la moitié, 46%, de ces investissements, la télévision en recevra 26% et le sponsoring sportif 15%.
Focus sur les bonus : sur les 16 opérateurs agréés en France, cinq d’entre eux vont dépenser 82% de leurs budgets marketing sur les bonus ou autres formes de paris gratuits.
Cela a amené l’ANJ à leur rappeler qu’ils devaient “modérer de manière significative leur stratégie promotionnelle afin de ne pas exercer une pression publicitaire excessive (...) en particulier pendant la période de l’Euro 2024 et celle des Jeux Olympiques de Paris”.
La campagne de l’ANJ se place aussi dans son souhait d’éviter une répétition des vagues de publicités qui avaient eu lieu lors de l’Euro 2020 (2021).
Rejet partiel pour Winamax : la stratégie promotionnelle de Winamax pour 2024 a fait l'objet d'un rejet partiel concernant “le volet relatif aux gratifications financières” a déclaré l’ANJ.
L’ANJ a considéré que le “volume considérable de gratifications financières” posait “un risque important d’intensification des pratiques de jeu, ce risque étant exacerbé chez les joueurs les plus fragiles”. Winamax a jusqu’au 15 février pour déposer un nouveau dossier.
Lors d’une interview avec BFM TV, Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de l’ANJ, a déclaré que l'Autorité souhaite que “la publicité qui accompagne ces paris sportifs soit responsable”.
Mme Falque-Pierrotin a ajouté que la stratégie de l’ANJ était de responsabiliser les opérateurs à offrir leurs produits avec un certain nombre de garanties et de barrières.
“Il y a un équilibre à trouver entre trop de réglementation, qui tue le marché, et une réglementation qui permet à un marché récréatif de se développer, on a choisi ce camp-là,” a-t-elle ajouté.
Dans son rapport, l’ANJ a déclaré que les opérateurs devront communiquer ces offres de manière compréhensible et adopter “un usage modéré des outils promotionnels les plus incitatifs” comme les tournois de poker rapides ou les paris à cote élevée, car ceux-ci comportent “un risque accru de jeu problématique”,.
Les opérateurs vont continuer avec la stratégie qu’ils ont mis en place en 2023, “caractérisée par une volonté de rétention des joueurs, dans un contexte de forte activité sportive autour de l’Euro et des JO”, a précisé l’Autorité.
Winamax rejoint le syndicat des bookmakers allemand
Winamax a rejoint le Deutscher Sportwettenverband (DSWV), le syndicat professionnel d'opérateurs de paris sportifs en Allemagne. Le groupe français a obtenu une licence de bookmaker en ligne allemande en 2021 suite à l’introduction du nouveau régime réglementaire dans le pays cette année-là.
Le DSWV appelle les autorités à revoir leur dispositif réglementaire autour du marketing de paris et jeux en ligne ainsi que sur l’offre qui peut être promue par les opérateurs, que ceux-ci considèrent comme trop restrictive.
En novembre un rapport commandité par le DSWV et le syndicat des casinos en ligne (DOCV) avait déclaré que 50% des parieurs allemands jouaient sur des sites illégaux, chiffre que le régulateur allemand GGL avait rejeté.
Une revoyure des règles sur le marketing est prévue par le GGL et les Länder (régions autonomes) cette année.
Alexandre Roos et Christophe Schaming, les dirigeants de Winamax, ont déclaré : "Nous voulons combiner nos efforts pour travailler avec les politiciens et le public afin d'obtenir des mesures efficaces pour protéger les joueurs et lutter contre le marché noir. Le DSWV s'efforcera d'endiguer les offres de paris illégaux et d'améliorer les conditions des offres légales.”
News en bref
L’Italie va entreprendre une vaste réforme de ses lois sur les jeux d'argent en ligne en 2024 suite à l'approbation du Décret de réorganisation par le gouvernement. Parmi les mesures importantes, le système de revente de licences (skin betting) sera réformé, le coût des licences de jeu en ligne atteindra €7m et une redevance d'exploitation de 3% devra être versée par le concessionnaire.
Gaming Innovation Group a lancé l’offre de Betway au Portugal. Les deux groupes avaient déjà collaboré lorsque Sportnco, la plateforme de paris sportifs que GIG a racheté fin 2021, avait lancé Betway en France, mais le bookmaker avait décidé de quitter l’Hexagone en mars 2023.
Richard Flint, ex-CEO de SkyBet, se positionne-t-il pour devenir le nouveau patron du géant britannique Entain ? La spéculation monte et les cotes se resserrent depuis que M. Flint a annoncé hier sa démission de son poste au conseil d’administration de Flutter Entertainment, la maison mère de SkyBet.
Calendrer
17 jan : 888
18 jan : Flutter Entertainment
6-8 fév : ICE
7 fév : Disney/EPSN Bet
29 fév : Lottomatica
Contact
Contactez Jake Pollard pour plus d’infos sur Gaming and Co : jake@gamingandco.info
Merci pour votre lecture !
J’adore cette perspective historique sur l’histoire des paris sportifs en France. Pour la première fois je comprends enfin et de manière claire et simple ce produit.
J’attends le prochain épisode avec impatience!